Le projet du Tramway Express Ouest Lyonnais (TEOL) suscite depuis le départ beaucoup d’attention, d’inquiétudes et d’espoirs pour les habitants de l’agglomération. Pensé comme une solution pour améliorer les mobilités à l’ouest de la Métropole, il doit relier Alaï à la Part-Dieu en passant par Tassin, Gorge de Loup et Jean Macé. Mais au fil des études et des annonces, de nombreuses interrogations sont apparues, notamment sur son intégration dans les quartiers déjà denses et sur ses conséquences pour les habitants et les commerçants.
Face à ces enjeux, notre collectif a fait le choix d’écouter les habitants et de lancer une grande enquête citoyenne. Notre objectif : recueillir des avis, comprendre les attentes et identifier les inquiétudes pour pouvoir peser sur les décisions.
Une enquête qui révèle des inquiétudes légitimes
Les résultats de notre enquête sont sans appel : les habitants soutiennent l’idée d’un transport structurant, mais expriment de vives réserves sur la mise en œuvre actuelle.
- 81 % des répondants considèrent que l’arrivée du terminus à Jean Macé poserait de lourdes difficultés en matière de circulation, de cohabitation avec les autres modes de transport et de nuisances.
- 72 % estiment que les impacts sur la vie quotidienne du quartier – stationnement, accès aux commerces, sécurité des piétons et cyclistes – ont été sous-estimés par la Métropole.
- 67 % jugent que la concertation n’a pas été suffisamment claire ni transparente.
- À l’inverse, 74 % des habitants se disent favorables à un projet de transport performant, mais mieux intégré et pensé en lien avec les besoins des usagers.
Ces chiffres traduisent un message clair : oui au TEOL, mais pas à n’importe quel prix.
Un combat pour Jean Macé
Au cœur des critiques, le choix d’implanter le terminus du TEOL à Jean Macé. Ce secteur est déjà l’un des nœuds de circulation les plus complexes de Lyon : il concentre métro, tram, TER, bus, vélos et voitures, avec une densité d’usages très élevée. Y ajouter le terminus d’un nouveau tram express risquait de transformer la place en un véritable chaos urbain.
C’est pourquoi nous nous sommes mobilisés avec force : réunions publiques, prises de parole en assemblée, relais des inquiétudes des riverains et appui des commerçants. L’objectif n’était pas de bloquer le projet, mais de le rendre plus cohérent, plus efficace et mieux accepté.
Une mobilisation qui a payé
Grâce à cette action collective, la Métropole a été contrainte de revoir sa copie. Le scénario initial prévoyant un terminus à Jean Macé a été abandonné au profit d’une solution mieux adaptée, limitant les nuisances et permettant une meilleure répartition des flux.
C’est une victoire pour les habitants, et surtout la preuve que la parole citoyenne peut infléchir les grands projets métropolitains.
Un projet à poursuivre, mais dans le dialogue
Pour nous, cette première réussite n’est qu’une étape. Le TEOL reste un projet essentiel pour désenclaver l’ouest lyonnais et offrir une alternative crédible à la voiture. Mais son succès dépendra de deux conditions :
- Associer les habitants à chaque étape : concertation réelle, études d’impact claires et accès transparent aux informations.
- Anticiper les effets sur les quartiers traversés : circulation, cadre de vie, espaces publics, commerces et logement.
Nous continuerons à suivre ce dossier de près pour que le TEOL devienne un vrai levier de mobilité durable et équitable, et non une source de nouvelles difficultés.