C’est indéniable, la Métropole de Lyon possède un réel pouvoir d’impulsion et d’accélération de la transition écologique et énergétique. Elle génère des projets d’envergure, représentant plusieurs centaines de millions d’euros de commande et impliquant de nombreuses entreprises. Il y a là une véritable opportunité de conduire une politique ambitieuse au service de la lutte contre le réchauffement climatique, surtout pour une majorité qui clamait, durant la campagne électorale, que c’était le dernier mandat pour le climat !
Pourtant le critère d’émission de l’empreinte carbone (CO2) n’est jamais inclus dans les dossiers d’appel d’offres piloté par la majorité verte !
Prenons 2 exemples, concernant des chantiers emblématiques de la majorité verte :
- La création de la ligne de tramway T9 (Vaulx-en-Velin-la-Soie/Villeurbanne-Charpennes). Dans l’appel d’offres concernant les travaux d’infrastructure… aucune mention de l’empreinte carbone du chantier et le critère environnemental ne compte que pour 7 % dans le choix du prestataire !
- La création des Voies Lyonnaises. Dans les appels d’offres concernant les lots « Réalisation des travaux d’aménagements paysagers », « Travaux de signalisation lumineuse et tricolore » et « Réalisation des travaux d’aménagements d’espaces publics », le critère environnemental est noyé dans un « fourre-tout » intitulé « Pertinence de l’organisation d’un chantier au travers d’une étude de cas ». Ce critère intègre à la fois : mode opératoire du chantier, plan de phasage, impact vis-à-vis des usagers, méthodologie pour répondre aux contraintes techniques et enfin limiter l’impact écologique du chantier… Mais toujours aucune mention de l’empreinte carbone !
Ces chantiers majeurs sont l’occasion d’accompagner les entreprises dans l’indispensable transition écologique et énergétique…
Mais pour cela la collectivité doit mettre en œuvre des critères environnementaux de sélection ambitieux ! Un de ces critères est clairement l’empreinte carbone des travaux ou fournitures et donc du projet global. Ceci est d’autant plus réaliste que la Fédération Française du Bâtiment a mis en ligne un outil d’estimation de ce coût carbone. L’idée étant justement que les chiffres soient comparables entre les différentes offres !
Le collectif Construisons Demain souhaite que chaque appel d’offre de la Métropole intègre, en complément d’un critère général environnemental, l’empreinte carbone de la prestation ou du produit à hauteur de 10 %.
Ceci permettra d’accélérer la diffusion des bonnes pratiques sur le territoire métropolitain et au-delà. Cela permettra également de favoriser l’achat de produits fabriqués en France ou en Europe, car notre mixte énergétique donne un avantage concurrentiel vis-à-vis de l’empreinte carbone d’un produit manufacturé dans d’autres pays.
De plus, la connaissance de l’empreinte carbone d’un projet permettrait aussi d’estimer le temps de retour sur investissement permettant d’avoir un solde négatif en termes d’émission de carbone. Ceci serait notamment particulièrement intéressant concernant les projets en lien avec les mobilités !
Communiqué de presse du 26 aout 2024